un geste qui invite les arts et la recherche à dialoguer.
A l’occasion de ce cycle Coupé Décalé, nous proposons d’entrer dans les états multiples qu’offre l’expérience cinématographique. Si nous avons au préalable étudié les rituels de transe et de possession à travers des films documentaires, ethnologiques et expérimentaux, aujourd’hui nous nous interrogeons sur le pouvoir singulier des images et l’expérience du spectateur face aux films, entre transe onirique et hypnotique.
En collaboration et avec le soutien de Charleroi Danse
– Projection de films de Maya Deren
Meshes of the afternoon (16mm)
At Land – avec bande sonore live de La Drache
The Very eye of night – (16mm)
Réalisatrice américaine d’origine ukrainienne, Maya Deren est une figure majeure de l’avant garde du cinéma expérimental. Poète, chorégraphe et interprète, les motifs thématiques de son cinéma abordent l’identité, la corporéité, les mythes, les rituels et l’onirisme, selon les déclinaisons du rêve, de la rêverie et du somnambulisme.
– Intervention de Marie Martin (maître de conférence en études cinématographiques à l’université de Poitiers) sur « La poétique onirique et Maya Deren »
« Si les avant-gardes n’ont cessé de faire du rêve le modèle possible d’une fabrique esthétique innovante, Maya Deren pourrait donc aussi bien être la fille cachée de Germaine Dulac et René Magritte que, selon le mot de Stan Brakhage, la « mère » de tous les cinéastes expérimentaux « visionnaires » (P. Adams Sitney). Son œuvre de cinéma, qui touche autant à la chorégraphie qu’à l’anthropologie, esquisse l’autoportrait d’une rêveuse pour qui la réalité n’est jamais que la somme toujours en excès et jamais totalement jointive de ses différentes facettes. D’où la nécessité d’une caméra « ce sismographe sensible aux plus infimes transes de la matière psychique et physique pour aborder le monde et danser avec lui ».
– Transmission donnée par Catherine Contour« Découvrir l’outil hypnotique amplifié pour la création et une manière de cultiver l’art du repos »
Catherine Contour vous invite à découvrir l’outil hypnotique pour la création, outil singulier qu’elle élabore depuis une quinzaine d’années à partir de la technique hypnotique amplifiée, de connaissances empruntées à divers arts du mouvement occidentaux et orientaux et à son parcours d’artiste-exploratrice dont l’ancrage principal est la danse.
Si l’hypnose, qui a connu de nombreuses formes selon les époques, reste encore un objet de fantasmes, les neurosciences ont permis de mieux comprendre ce phénomène naturel et d’accompagner l’émergence d’une technique renouvelée dans le champ médical. Il convient de bien distinguer ce phénomène naturel qu’est le développement du processus hypnotique de la technique hypnotique et d’apprendre à connaitre et à reconnaître ce phénomène naturel pour l’utiliser seul, en auto-hypnose.
L’hypnose est une pratique énergétique dont l’un des objectifs principaux est la (re)mise en mouvement. La manière dont cette technique travaille la question de la relation comme une collaboration, une alliance, en fait un outil précieux pour accompagner la création.
Tel un couteau suisse, l’outil hypnotique en contient plusieurs dont l’auto- hypnose et la communication hypnotique, avec un travail spécifique sur le langage et la formulation, l’écoute active, la relation à l’autre, à l’environnement, la sensorialité, les notions de temps, de but et d’objectif pour orienter la transe hypnotique, le travail avec les émotions.
– Performance de Catherine Contour : – SEANCE – pièce d’hypnose pour espace de projection
« La salle est légèrement éclairée. Sur l’écran blanc, la lumière du projecteur, dont on entend le son depuis la cabine de projection. Les poussières dansent dans le faisceau. Catherine Contour performe un accompagnement où, par la présence et la parole, chacun est invité à rêver un film, à vivre singulièrement ce film, relié subtilement aux autres spectateurs-plongeurs. Une performance immersive singulière à vivre ensemble comme au cinéma des premiers temps ! La voix off se fait in. Le rideau des paupières se baisse. Une expérience rare, intime et collective, commence ».
– Arts et Hypnose, le cinéma comme dispositif hypnotique : Discussion avec Pascal Rousseau (historien de l’art et commissaire d’exposition) et Catherine Contour (chorégraphe)
Il sera question, à partir de quelques exemples empruntés aux arts visuels, de la performance et de la danse, des liens entre créativité et hypnose à l’époque moderne, au-delà des préjugés traditionnels sur les dérives des techniques d’emprise et de manipulation mentale.
Nous nous intéresserons aussi à la pertinence d’un rapprochement entre la posture du spectateur de cinéma et celle du sujet hypnotisé. Comme le dit Raymond Bellour : il nous faudra re-penser le « corps du cinéma » en tant qu’unité composée du « corps des films » et du « corps des spectateurs ».
Trypps 7 – Ben Russel
Vintage Print – Sigi Fruhauf
Charles s’endort – Ann Veronica Janssens
Dream Work – Peter Tscherkassky
Around – Ulla Von Brandenburg
Niemand weet wat maanziek is – Astrid bode
Concert de Bear Bones Lay Low aka Ernesto Gonzales
Set de DJ Bonzai Tarzan.
